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Dans les coulisses de l’atelier de la céramiste Stéphanie Jezierski

Dans l’antre de la boutique-atelier de la céramiste Stéphanie Jezierski, pas d’assiettes, mais plutôt des jolis plats, bols et surtout des vases qu’elle façonne avec passion.
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Dans les coulisses de l’atelier de la céramiste Stéphanie Jezierski © Atelier Préface

Fascinée depuis toujours par la création, la céramiste Stéphanie Jezierski a fait de sa passion, la céramique, son métier. Immersion dans son univers. 

Rencontre avec la céramiste Stéphanie Jezierski

JZK ne sont autres que les initiales de Stéphanie Jezierski. Historienne de l’art de formation, elle a travaillé pendant près de 20 ans dans le domaine de l’art contemporain au contact de nombreux artistes de toutes disciplines. Imprégnée d’une créativité riche et multiple, elle s’initie à la céramique il y a près de 5 ans. De cours en stages, Stéphanie Jezierski affine sa technique. Elle découvre les possibilités infinies qu’offre le travail de la terre ainsi que l’exploration des émaux. Aujourd’hui, au détour d’une rue pavée de Rhode-Saint-Genèse, l’artiste céramiste nous accueille dans son atelier boutique, un espace où elle crée et produit sans relâche avec émotion.

Le pouvoir de la céramique

Ces splendides vases irréguliers et tendrement colorés sont les pièces emblématiques des collections de la céramiste Stéphanie Jezierski © Atelier Préface

C’est une belle rencontre, non des plus faciles comme elle pouvait pourtant le penser au départ, mais une rencontre enrichissante et passionnée. “J’ai découvert un mode d’expression qui me correspond parfaitement. Plutôt cérébrale, j’ai besoin d’un cadre. Et la céramique demande de la technique, de la précision, de la régularité, de la rigueur… Cela correspond bien à ma personnalité”, confie la céramiste. Travailler la terre a permis à Stéphanie de construire un quotidien plus doux, avoir un rythme de vie plus lent et apprendre à lâcher prise. “Une fois que l’on commence à maîtriser les divers aspects et étapes, la magie opère. L’univers ludique prend tout son sens et les possibilités presque infinies sautent aux yeux. La céramique est un matériau que l’on apprivoise petit à petit”, poursuit-elle.

Un réel savoir-faire

De la boule d’argile au superbe vase sculptural, quelles sont ces grandes étapes qui transforment la terre en un objet du quotidien tant apprécié? “On prend une quantité de terre que l’on va travailler quelque peu afin qu’elle ne contienne pas de bulles d’air. Ensuite, on place la terre sur le tour de potier, au centre de la girelle. La centrer parfaitement est essentiel sinon monter la pièce sera impossible. C’est une des étapes les plus difficiles à maîtriser.

À portée de main, une quantité d’eau est toujours nécessaire quand on commence à travailler la terre. J’actionne le tour et le travail débute. C’est une machine électrique, avec une force giratoire. Il va falloir dompter la matière qui tourne grâce à une certaine puissance dans les bras que l’on acquiert par une bonne stabilité du corps. N’oublions pas que c’est un matériau vivant, il ne faut pas contrarier la terre… Si l’on vit dans une société du ‘tout, tout de suite’, la céramique va à l’encontre de cette vision. Elle demande patience et persévérance”, intervient-elle.

À gauche : une fois la boule d’argile centrée sur le tour de potier, le travail peut commencer. À droite : Peu à peu, un cylindre se forme et va permettre de réaliser progressivement la forme définitive souhaitée. © Atelier Préface

Stéphanie monte et descend la terre tout en veillant à la centrer. Elle forme un camembert, le creuse avec ses doigts et crée un cylindre qui va permettre de réaliser progressivement la forme définitive souhaitée. La pièce formée, la céramiste la retire du tour et la laisse sécher. “La pièce doit avoir atteint la consistance dite ‘cuir’ pour entamer le tournassage. L’objet brut retourné sur le tour, à l’aide d’un outil, on vient enlever l’excédent d’argile et le façonner de manière définitive. C’est lors de cette phase que vient s’exprimer la créativité du céramiste.” Normalement, le tournassage lisse les parois. Stéphanie, elle, ajoute lors de cette phase des motifs, des lignes, des écailles qui singularisent ses créations.

À gauche : à l’étape du tournassage, à l’aide d’un outil spécifique, Stéphanie ajoute des motifs, des lignes ou des écailles qui singularisent ses créations. © Atelier Préface

Chaque pièce est unique selon ses envies du jour. “Je laisse une nouvelle fois sécher la pièce, environ une dizaine de jours avant qu’elle puisse enfin prendre la direction du four à céramique…” La cuisson se déroule en deux fois. Une première cuisson qui s’appelle ‘cuisson biscuit’ monte jusqu’à 960 degrés. À sa sortie du four, la terre a changé de couleur. C’est le moment de l’émaillage, un bain de couleur dans lequel on va tremper la pièce. “Pour réaliser l’émail, on suit une recette ultra-précise composée de matières premières. Il va donner un résultat coloré, mat ou brillant… Enfin, la seconde cuisson révèlera la pièce finale que l’on espère réussie car nous ne sommes pas à l’abri de surprises, positives ou négatives…”

Créations libres et spontanées

Dans l’antre de la boutique-atelier de la céramiste Stéphanie Jezierski, pas d’assiettes, mais plutôt des jolis plats, bols et surtout des vases, de grands vases qu’elle façonne souvent en les modelant aux colombins et non au tour de potier. Peu à peu, ils deviennent ses pièces emblématiques, à la fois utilitaires et objets d’art sculpturaux. Ses créations sont irrégulières, un peu déséquilibrées et tendrement colorées. “Si les livres de céramique sont intéressants, une de mes grandes sources d’inspiration pour le choix de mes couleurs est restée les wall paintings de Sol LeWitt, explique-t-elle. Certaines de ses tonalités m’obsèdent presque, elles sont opposées mais si complémentaires.”

Du blanc actuel et intemporel, un tangerine surprenant, un joli seagreen translucide… Intuition, spontanéité, liberté définissent ses réalisations. “J’aimerais que cet objet apporte de la joie, de la positivité auprès de la personne qui l’acquiert”, ajoute la créatrice. Quand on lui parle d’avenir, l’artiste aime ce qu’elle fait et ne l’imagine pas autrement. Un e-shop mieux achalandé certes, mais aussi plus de créations de vases, ce qu’elle aime par-dessus tout imaginer… Envie de découvrir sa céramique? Un rendez-vous à son atelier, un passage sur son e-shop ou un détour par le showroom de Geraldine Van Heuverswyn vous permettra de découvrir l’univers JZK.

Plus d’infos? 

jzk-ceramics.be

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