A la découverte de 3 jeunes céramistes belges
Rencontre avec 3 céramistes belges qui imaginent des créations artisanales et délicates.
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Studio Paus - Sophie Verjans
Qui sont les 3 céramistes belges Sophie Verjans, Clara de la Céra et Elene Verniijns? Plongeon au coeur de leur travail artisanal.
Texte: Mandy Kourkouliotis, Laura Lurquin et Olivia Roks
Nos intérieurs ne cessent de se parer de pièces authentiques à la fois douces et brutes prenant vie dans de belles matières naturelles. La céramique est l’une de nos favorites. Pourtant ancestrale, elle joue depuis plusieurs années la carte de la modernité. Carrelage, vaisselle, objet déco, l’intégrer chez soi est d’une facilité déconcertante. Au plat pays, les artisans de la terre ne manquent pas. Rencontres coup de coeur avec trois jeunes céramistes belges.
1 / Sophie Verjans
Entre authenticité et délicatesse, les créations de Sophie Verjans témoignent d’une imagination ludique et décomplexée. En pièces uniques ou en petites séries, ses collections se dévoilent dans une palette de teintes naturelles.
Comment êtes-vous tombée dans l’univers de la céramique?
Dès l’enfance, j’ai toujours senti cette fibre manuelle, créative et inventive. En 2013, j’ai donné naissance à mon premier enfant, j’ai alors voulu trouver une activité créative et manuelle. Trois heures rien que pour moi. Une fois la technique apprise, j’ai acheté un four, une plaque tournante et quelques kilos d’argile et j’ai installé mon atelier de céramique dans mon garage. À l’été 2018 mon site était en ligne et, 15 mois plus tard, je déménageais dans un nouvel atelier, plus grand, à Grimbergen.
Comment décririez-vous vos créations?
Décontractées. Je ne réalise que des objets qui me plaisent et que l’on peut utiliser au quotidien, tout en gardant un fil rouge autour de mes collections: celui de mes voyages et de mes rencontres. Un coquillage, une collection à base d’argile pigmentée inspirée des fonds marins: Underwater Love. Et puis, des créations uniques viennent ponctuer mes voyages au fil du temps.
Une personne qui vous inspire?
LRNCE, pour ses créations mais aussi pour son parcours. Un modèle pour toutes les femmes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat.
Un lieu qui vous parle?
Mon atelier. La lumière qui se reflète sur les murs de cette bâtisse de 1730 dévoile un subtil mélange qui m’inspire, chaque matin, dès que j’en ouvre les portes.
Quels sont vos projets et envies?
Poursuivre la réalisation de mes Insta workshops avec des boîtes DIY. J’espère aussi pouvoir réor- ganiser de nouveaux workshops dans mon atelier dès que la crise sanitaire sera passée. Enfin, je voudrais continuer à proposer des créations sur mesure aux restaurants, et à mes clients. 2021 sera définitivement l’année qui va m’apporter de nouveaux projets et opportunités.
2 / Clara de la Céra
Loin de la création en série, Clara Dwels aka Clara de la Céra, tout juste 30 ans, réalise des objets uniques, des réalisations poétiques “parfaitement imparfaites”. Immersion dans son univers décalé.
Racontez-nous vos débuts, l’histoire de Clara de la Céra?
J’ai toujours vu la céramique comme un art inspirant mais inaccessible car nécessitant patience et méticulosité, des qualités que je n’ai absolument pas. Pourtant, il y a deux ans, j’ai eu envie de prendre du temps pour moi et j’ai tenté l’aventure. Après quelques formations dans des ateliers bruxellois, j’ai acheté un pain de terre, des outils, de bons livres sur la pratique et j’ai transformé ma cuisine en atelier temporaire. Je partageais mes créations sur mon Instagram et j’ai rapidement reçu des commandes et du soutien extérieur. J’ai alors développé un e-shop. Aujourd’hui, j’y consacre quatre jours par semaine. Je produis pour des boutiques, des particuliers, des expos ou des collaborations avec d’autres artistes. Je vis ma meilleure vie!
Pourquoi cet intérêt pour la céramique?
C’est très méditatif. La céramique fait constamment appel à la créativité. Il y a une grande liberté que l’on retrouve à travers les diverses terres, les formes et les couleurs. Elle me fait travailler ma créativité certes, mais aussi la patience, la méticulosité, l’approche face à l’erreur ou l’échec… Elle stimule des émotions positives, surtout quand une pièce est créée. Enfin, elle s’associe à merveille à d’autres disciplines que j’apprécie comme l’art floral, la cuisine, la déco…
Comment décririez-vous vos créations?
Mon esthétique est un peu gauche, parfaitement imparfaite et spontanée. La redondance m’ennuie, je ne produis pas de pièces en série comme de la vaisselle par exemple. Je réalise des pièces uniques, utilitaires ou décoratives, un peu folles et colorées, très souvent avec la technique du colombin (des ‘boudins’ qui permettent de jouer sur les volumes). Quand je monte une pièce, je la laisse s’affaisser à certains endroits, prendre la forme spontanée de mes mouvements… J’adore pouvoir associer mes productions à la poésie des fleurs, je produis d’ailleurs beaucoup de vases et soliflores.
Comment voyez-vous l’avenir?
Une chouette sélection pour les fêtes de fin d’année sur mon e-shop et dans quelques boutiques, et en 2021, le lancement d’un atelier-boutique, un espace de création et d’inspiration avec mon amie et fleuriste de talent Elodie Mouton.
3 / Elene Vernijns
À l’instar d’un corps, unique et caractérisé par ses particularités, atouts et défauts, Elene Vernijns conçoit ses céramiques. Des pièces uniques qui flirtent subtilement entre l’art, le corps humain et la décoration.
Pourquoi la céramique?
Je pense que mon passé y est pour beaucoup. J’ai étudié l’art et je suis d’ailleurs toujours décoratrice d’intérieur indépendante. Il y a trois ans, j’ai participé à un atelier de céramique. Et là j’ai eu un déclic, j’avais enfin trouvé mon mode d’expression! L’année dernière, j’ai investi dans un tour et un four. Aujourd’hui, c’est devenu un deuxième métier que j’effectue avec passion après mes heures de travail.
Où puisez-vous votre inspiration?
Je considère la céramique comme une sorte de corps. Tout comme le corps humain, chaque pièce d’argile est unique par sa porosité et ses imperfections. Mes créations ne sont ni de la vaisselle courante ni de simples natures mortes, j’essaie de les associer à une histoire. Je suis également influencée par la culture japonaise et je ne me limite pas à un seul domaine car je veux que mon label reflète une certaine profondeur. Mes réalisations ne sont pas seulement destinées à une table, ce sont aussi des objets d’art dont l’élaboration nécessite de nombreux talents comme la photographie, la direction artistique… C’est une communautarisation de différentes tendances créatives qui devrait attirer des publics variés.
Comment travaillez-vous?
Mes céramiques sont entièrement faites à la main, ce n’est pas un travail d’usine. Je préfère façonner moi-même leurs formes plutôt que travailler avec un moule. C’est assez fastidieux et très exigeant physiquement car le céramiste reste souvent assis dans la même position. J’élabore également mes glaçures moi-même. Comme un chimiste, avec mes lunettes et ma pipette, je recherche les tons qui se rapprochent le plus des couleurs de la peau.
Comment voyez-vous l’avenir?
Seule, pendant le confinement, j’ai eu le temps de réfléchir à de nouveaux projets. J’ai décidé, entre autres, d’organiser des ateliers, et même si ce n’est pas possible actuellement, cette idée est bien ancrée. Mais tout d’abord, je vais déménager et installer mon studio dans un endroit plus adapté. D’ici là, il est possible de me contacter via ma page Instagram pour commander une œuvre personnalisée…
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