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Qui est le Designer de l’Année?

Immersion dans l'univers tout en céramique de Studio Biskt, élus Designers de l’Année.
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Qui est le Designer de l’Année? © Le banc Balik ©Avenue du roi-Alexandra Colmenares

Et le Designer de l’Année est… Studio Biskt! Avec leurs conceptions innovantes repoussant les limites de la céramique, Charlotte Gigan et Martin Duchêne remportent le titre tant convoité. L’occasion de plonger dans leur univers qui conjugue artisanat et industrie.

Succédant à Sébastien Caporusso, Studio Biskt, duo formé par Charlotte Gigan et Martin Duchêne, remporte le titre de Designer de l’Année, décerné par les magazines Knack Weekend et Le Vif Weekend ainsi que par la Biennale Interieur. Après avoir travaillé ensemble des produits en céramique classiques, ils se sont rapidement recentrés sur des créations plus design avec la technique industrielle de l’extrusion. Depuis désormais trois ans, cette technique est au centre de leur travail, leur offrant constamment la possibilité de nouvelles expérimentations. Au croisement de l’art et du design, leur collaboration se caractérise par leur dualité et le contraste qui les rassemble. Un univers double où les idées naissent d’hybridations entre procédés industriels et savoir-faire manuels.

studio biskt
Le jeune duo composé de Charlotte Gigan et Martin Duchêne forme le Studio Biskt.

Parlez-nous de vos créations et de vos sources d’inspiration?

Nous puisons notre inspiration dans notre quotidien et plus particulièrement dans l’espace public. Un poteau plié ou une barrière de sécurité peuvent parfois être le point de départ d’un projet. Nous aimons nous attarder sur les objets qui sont a priori non-esthétiques, c’est-à-dire dont la forme, parfois complexe, n’a pas été pensée pour s’insérer dans le paysage urbain de manière harmonieuse mais plutôt pour répondre à des contraintes techniques. Ensuite, nous adaptons, transformons, copions parfois ces formes afin qu’elles s’adaptent au processus de mise en œuvre de la céramique. Cette réappropriation, par la matière, de formes connues de tous, nous permet de soulever une question simple sur les objets qui nous entourent: comment sont-ils faits? Nous voulons donc que nos objets suscitent l’interrogation. Notre banc ‘Balik’ en céramique représente bien cette intention. Le but premier de cet objet est de rappeler que la céramique est avant tout un matériau de construction et qu’il est tout à fait possible de l’utiliser en dehors du cadre préétabli. Certes, il n’est pas simple de réitérer ce message de manière pertinente sur chacune de nos créations. Alors, nous nous laissons aller à l’exercice complexe de la forme, tout en nous laissant guider par l’extrudeuse, et nous tentons d’appliquer le geste nécessaire à l’apparition d’un objet. C’est comme cela que notre série de vases ‘Tulumba’ a vu le jour.

Le vase ‘Tulumba’ en grès, une de leur pièce phare. © Avenue du roi-Alexandra Colmenares

Pourquoi le choix de la céramique? Comment apprivoisez-vous cette matière?

La question de la matière ne s’est jamais vraiment posée, Charlotte est céramiste. La terre est une matière complexe, passant par toutes les textures et viscosités, elle se laisse mettre en forme grâce à de nombreuses techniques variées. La nôtre est l’extrusion. Si vous passez par notre atelier, vous trouverez une boudineuse modifiée trônant au centre de l’atelier, de la terre qui patiente sur des plaques de plâtre afin d’avoir la bonne consistance ou des caisses remplies de filières d’extrusions, mais vous ne verrez pas de tour ou de banc de coulage.

Studio Biskt est-il écoresponsable?

Par essence, la terre est un matériau durable. Soit on la cuit (jusqu’à 1 300 degrés) et on obtient une matière qu’on retrouvera dans des millénaires, soit on ne la cuit pas et la terre retourne à la terre. Le geste le plus simple, mais également le plus compliqué pour un céramiste, est donc de faire la part des choses entre ce qui doit être cuit et ce qui n’en vaut pas la peine. Ensuite, puisque nous avons la chance d’avoir un fournisseur de terre belge situé dans le Brabant wallon, nous utilisons exclusivement (mis à part la porcelaine) des grès belges. Nous tentons d’exercer notre métier le plus respectueusement possible pour l’environnement.

Que signifie pour vous ce prix du Designer de l’Année? 

C’est une magnifique reconnaissance! Nous n’avons pas postulé pour recevoir ce prix, nous avons simplement reçu un message nous annonçant la nouvelle. Cela nous donne indéniablement énormément d’énergie pour la suite et plus de confiance en notre travail.

Quelles sont vos dernières réalisations et celles à venir?

Nous aimons voir nos objets comme des étapes de projets qui ne finissent jamais réellement. Nous avons ainsi déjà réalisé trois versions de notre banc, deux versions de nos vases, etc. Nous venons de montrer une nouvelle variante de nos bancs ‘Balik’ lors de la Luxembourg Art week avec la galerie La Peau de L’Ours. Nous participons également à une exposition sur le thème de la céramique, organisée au MAD à partir du 9 décembre. Nous y présenterons beaucoup de nos pièces, dont les arches qui avaient été montrées lors du salon Collectible, mais agencées de manière différente. Enfin, nous préparons un solo show pour la galerie La Peau de L’Ours pour début 2023. Cette exposition nous permettra de dévoiler de nouvelles choses.

studiobiskt.com

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