Dans les coulisses des Savonneries Bruxelloises
Création, préparation, moulage et emballage, on vous révèle tous les secrets derrière la réalisation de ces enivrants savons belges.
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Savonneries Bruxelloises
Situées à Laeken, les Savonneries Bruxelloises entretiennent avec amour et passion l’art de la fabrication du savon depuis presque 100 ans. Coup d’oeil en coulisse.
Les Savonneries Bruxelloises
Au nord de la capitale, derrière une grande porte en bois de la rue Tollenaere, se cachent les Savonneries Bruxelloises. Qui se doute qu’ici se niche l’une des dernières grandes savonneries d’Europe au savoir-faire incomparable? Cette manufacture urbaine, logée dans ses ateliers originels, date de 1926. Au fil des années, elle a changé de propriétaires, toujours plus passionnés les uns que les autres. En 2020, la société est reprise par deux jeunes entrepreneurs, Maxime de Villenfagne et Maxime Pecsteen ayant fait respectivement leurs armes chez Deloitte et Brussels Beer Project. Leur objectif? Conserver la force de la tradition et de l’artisanat, ajouter davantage d’agilité et de conscience environnementale mais aussi faire rayonner ce beau savoir-faire bruxellois et multiplier les projets qui ne manquent pas…
Depuis leur reprise, ils ont eu l’honneur d’être nommé Fournisseur de la Cour de Belgique, une belle récompense. Si la maison belge possède un réseau mondial de très beaux clients (dont nous ne citerons pas le nom), elle commercialise aussi en parallèle sa propre marque Savonneries Bruxelloises. L’export représente près de 80 % de leur production, quant à leur marque propre, symbole de leur maîtrise, elle se retrouve dans plus de 200 points de vente.
Création sur mesure
Les Savonneries Bruxelloises sont principalement des producteurs de savons à façon, ils produisent pour d’autres marques de cosmétiques. Ici, pas de production de masse mais des clients de niche commandant généralement entre 1 000 et 10 000 pièces. “Nous proposons la réalisation d’un savon sur mesure depuis nos ateliers. Quand un client nous rend visite, nous établissons un dialogue afin de comprendre ses besoins. Parfums, ingrédients, couleur, forme, tout est passé en revue. Nous essayons de créer un réel univers autour du produit final désiré”, nous confie Maxime Pecsteen. Certains clients apportent également des ingrédients propres à leur activité: du miel de leurs ruches, du lait d’ânesse… Le projet identifié et défini, Éric, artisan mouleur, crée le moule en laiton personnalisé. Un vrai travail d’orfèvre. Une fois la forme réalisée et la formulation du savon étudiée, vient enfin la production.
Suivi de la production
Trois grandes étapes composent la création de savons moulés: la préparation, le moulage et l’emballage. Tout débute avec la préparation de la pâte à savon, la matière première. On mélange les ingrédients selon une formulation très précise: pâte à savon, huiles (argan, amande douce, jojoba…), parfums, colorants et exfoliants éventuellement. Ensuite, vient le broyage. La pâte passe sous trois rouleaux, trois affinages différents. On obtient alors la dentelle de savon qui va encore être affinée afin d’obtenir un mélange parfaitement homogène en termes de couleur, de parfum, d’huiles… Ensuite, place au moulage. La préparation devenue malléable sort d’une machine en forme de boudins. Ils vont être découpés et enfin moulés grâce au moule personnalisé confectionné préalablement. Enfin, dernière étape, l’emballage (papier, plastique, carton, etc.) et l’expédition.
La maison réalise également des savons coulés, dits glycérinés. Un tout autre processus de fabrication, encore plus manuel et artisanal. On verse la préparation dans une casserole, et une fois que la base a été chauffée on la coule dans des récipients. En refroidissant, elle se solidifie et peut être ensuite démoulée et découpée de manière artisanale. “On reconnaît le savon glycériné à sa translucidité. À l’atelier, on l’appelle ‘le caviar du savon’. Il renferme 40 % de glycérine contre 4 à 8 % pour un savon classique. La glycérine a le pouvoir d’être un excellent hydratant, elle va nourrir la peau en profondeur”, explique Maxime Pecsteen. Ce type de savon est donc de meilleure qualité, plus onéreux et demande un procédé artisanal beaucoup plus méticuleux.
Une qualité reconnue
Si ces savons semblent la crème de la crème, c’est indéniablement grâce aux ingrédients qui les constituent. “On les teste, on les sélectionne avec méticulosité. La majorité de nos parfumeurs viennent de Grasse car leurs parfums sont exceptionnels. Quant à la présence de nombreuses anciennes machines dans l’atelier, elles font partie de notre patrimoine et de notre savoir-faire d’exception. Nous préférons la mécanique à l’électronique. Elles jouent un rôle évident dans notre processus de production qui nous différencie indéniablement de la concurrence”, poursuit-il. Le résultat? Des savons équilibrés, ni trop gras, ni trop rêches sur les mains, laissant une délicieuse fragrance enivrante.
Et l’avenir?
Travaillant au ralenti pendant le confinement, l’équipe en a profité pour développer un nouveau produit qui ne trouvait pas entière satisfaction auprès de leur entourage: un shampooing solide. Dans l’air du temps, il permet réduire les déchets, d’utiliser moins d’eau, de durer plus longtemps… Hélas, bien souvent, il refroidit vite son utilisateur: pas sexy, pas assez moussant, rendant les cheveux rêches… “Nous avons travaillé avec les équipes et avons créé notre shampooing solide au pH neutre, moins agressif. Le résultat est bluffant et la fragrance incroyable”, conclut Maxime Pecsteen. Autre tournant dans l’histoire de la maison, un pop-up store au cœur des mythiques Galeries Royales qui, nous l’espérons, va se prolonger.
Design et contemporaine, la boutique partage l’histoire des savonneries. Un mur de savon recyclé fait office d’œuvre d’art à gauche, tandis qu’à droite on retrouve un évier en porcelaine où les clients sont invités à se laver les mains dès leur arrivée. Chaque référence prend le temps d’être expliquée à travers ses spécificités, ses arômes ou encore la technique de production qui lui est propre. Bref, un lieu qui vaut le détour. Et ce n’est pas fini, les deux jeunes entrepreneurs nous soufflent à l’oreille que l’année 2022 promet encore de belles surprises…
