Récup: comment rénover les meubles anciens?
Amélie et Cyrielle, deux passionnées de récup, plaquent tout pour se lancer dans un travail manuel.Les meubles de famille ont le pouvoir de traverser les années et de véhiculer des souvenirs précieux. Mais leur style ne s’intègre pas toujours à nos décors contemporains. On ne s’en sépare surtout pas et on prend le temps de leur donner une seconde jeunesse. La récup, une occupation qui revient de plus en plus sur le devant de la scène.
Cyrielle était psychologue, Amélie, photographe, conductrice de taxi et graphiste… Aujourd’hui, toutes deux, passionnées par la récup, redonnent vie à des meubles oubliés. Force est de constater que de plus en plus de femmes lâchent leur boulot pour se lancer dans un travail manuel. Et plus particulièrement la rénovation de meubles anciens. Leurs points communs? L’envie de chiner au grand air plutôt que de rester enfermées devant un ordinateur. La satisfaction d’utiliser ses deux mains pour transformer, à coup de ponçage, de peinture et de collages, les anciens meubles en objets définitivement tendance. Et qui en plus, racontent une histoire.
La récup, une nouvelle passion
“J’ai lancé mes ateliers de relooking à Liège, l’année passée, après le premier confinement. Ils ont affiché complet, une heure seulement après la mise en ligne des billets”, nous confie Amélie Gohy, à la tête de Little Big Vintage. Il y a trois ans, cette fille d’ébéniste et maman de quatre enfants a tout plaqué pour redonner vie aux meubles anciens. Et elle n’est pas la seule.
C’est en rénovant sa nouvelle maison à la campagne que Cyrielle s’est découvert une nouvelle passion. “J’ai toujours été bricoleuse et touche-à-tout, mais ces travaux de très grande envergure m’ont appris à me dépasser. J’ai ressenti un épanouissement inattendu dans le travail manuel”, intervient-elle. Étant passée d’un petit appartement à un tas d’espaces à meubler, elle s’est mise à la chine dans le but de dénicher des vieux meubles à rénover. “Je trouve rarement mon bonheur dans les magasins classiques et, pour moi, rien ne remplace l’âme et le design d’un vieux meuble,” poursuit Cyrielle qui vient de lancer la Cosse, sa petite entreprise de rénovation et de revalorisation, dans le Hainaut.
Se retrousser les manches
Si rénover un meuble semble être à la portée de tout le monde, il faut tout de même avoir quelques notions de base. “Pendant mon année de couveuse d’entreprise chez Créa-Job à Waremme, j’ai suivi une formation de garnissage de sièges pour acquérir les techniques qui me permettent de refaire les chaises ou transformer une coiffeuse en banc d’entrée, ce qui est une de mes spécialités, nous explique Amélie.
J’ai loué un petit coin d’atelier, partagé avec des menuisiers de l’Atelier 16 qui m’ont beaucoup aidée également. Il y a un an et demi, à l’étroit et envahis de meubles, nous avons pris la décision avec mon compagnon de déménager. Nous avons acheté une maison où j’ai pu installer un atelier et un espace de stockage. En effet, la plupart des meubles de mon stock sont visibles sur mon site pour être choisis par les clients.” Une fois le meuble trouvé, il faut également énormément de temps et de patience pour lui redonner vie.
La récup, un travail de longue haleine
Premièrement, il faut identifier ses imperfections et les réparer. Deuxièmement, il faut le mettre en pièce en prenant quelques photos afin de savoir le remonter plus tard. Ensuite, vient l’étape du ponçage, la partie la plus longue du travail. “Un ponçage méticuleux est une des conditions pour une mise en peinture qui tiendra dans le temps. C’est la partie la plus physique et salissante du travail. Sans expérience, il faut un peu y aller à tâtons. On ne ponce pas du chêne massif comme du contre-plaqué vintage”, explique Cyrielle.
Après vient la couche de primaire, les couches de peinture et de laque en respectant méticuleusement les temps de séchage entre chaque couche. “Contrairement aux idées reçues, la rénovation ne se limite pas à un coup de peinture. Elle nécessite souvent beaucoup d’heures de travail, poursuit Amélie. Mes ateliers se déroulent d’ailleurs sur plusieurs jours ou demi-journées, répartis sur une semaine. De cette manière, les différentes couches de peinture ont le temps de sécher.” Une fois peint, le meuble est enfin prêt à recevoir les finitions: la pose de papier peint ou de tissu dans les niches, intérieurs et tiroirs.
Zéro gaspillage
Éviter le gaspillage pour avoir un objet unique chez soi fait partie intégrante de leur philosophie. “Pourquoi acheter du neuf quand le vieux peut être si beau et, cerise sur le gâteau, parfaitement unique”, s’exclame Cyrielle. Il n’y a pas que les meubles qui sont récup dans leur démarche de rénovation. Quand elles ne peuvent pas conserver la quincaillerie d’origine, les poignées, les pieds et même les clés sont récupérés sur d’autres meubles irréparables. Et ce sont des chutes de tissus et de papiers peints qui viennent les habiller.
“Une partie de mon matériel est d’occasion. Tout comme mon mobilier pour ranger mes outils et mes peintures trouvé en partie sur des brocantes”, intervient Amélie. Uniquement les peintures sont neuves. “Nous n’avons pas toujours le choix, mais quand il y a moyen, on récupère! Alors, si la bibliothèque de grand-maman ne s’intègre pas dans notre décoration, il y a des solutions pour en faire la bibliothèque de nos rêves. Et si le budget pour faire appel à un professionnel n’est pas toujours là, on peut se retrousser les manches!”, résume Amélie. Preuve que la récup, en déco comme dans tous les autres domaines, est bien plus qu’une mode. Elle est devenue indispensable.
Les meilleures adresses pour chiner en attendant que les brocantes reprennent…
- Les Ressourceries (res-sources.be)
- Les magasins Troc
- 2ememain.be
- Market Place sur Facebook
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