4 artistes belges transforment le papier en véritables oeuvres d’art
Des sculptures décoratives au papier peint en passant par des collages arty, une nouvelle génération d’artistes belges manie le papier comme personne.
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Jesse Willems
Donnez-leur du papier, ils le transformeront en véritables œuvres d’art! Des sculptures décoratives au papier peint en passant par des collages arty, une nouvelle génération d’artistes belges manie le papier comme personne. Assumant un style particulier, ils perpétuent un geste artisanal pointu et minutieux, faisant de ce matériau un mode d’expression artistique particulier. Tour d’horizon de ces artistes belges de papier qui déchirent.
Margaux Baert
Diplômée en communication graphique et visuelle à La Cambre, Margaux Baert fait partie de ces artistes belges de papier qu’on ne peut pas louper. Margaux peut se targuer d’avoir collaboré avec Natan, Uniqlo, Auping ou encore avec le Studio Marianne Guély à Paris.
Le coup de génie de cette artisane? Observer, faire de nombreux croquis, sélectionner minutieusement les couleurs et les papiers pour ensuite venir les coller sur une structure en métal et papier mâché. “Découper, plier, assembler… J’aime explorer différentes techniques pour transformer un croquis en une réalisation en trois dimensions”, intervient-elle. Une création peut ainsi lui prendre une à trois semaines en fonction de sa complexité. D’une enfance passée à dessiner, elle a gardé le goût des arts et une dextérité indéniable!
Influencée par ses rencontres, la botanique, et surtout, les petits livres de gravures d’oiseaux de sa grand-mère, Margaux s’exprime d’abord comme directrice artistiques et graphiste free-lance. L’année dernière, elle décide alors de lancer son propre studio de créations à Bruxelles, où elle crée des sculptures oniriques en papier, donne des cours de dessin et organise divers ateliers. Oiseaux aux mille couleurs, masques mystérieux et animaux imaginaires, chacune de ses pièces uniques prend vie sous ses doigts de fée et nous transporte instantanément au pays des merveilles.
Alexia De Ville
Depuis son plus jeune âge, Alexia De Ville se plaît à dessiner. Audacieuse, elle se lance tête baissée dans le dessin de motifs dédiés à l’univers de la mode, qui trouveront grâce aux yeux du monde de l’ameublement et du papier. Aujourd’hui, c’est sous le nom de Tenue de Ville qu’Alexia conçoit des papiers peints haut de gamme vêtus de ses motifs exquis. Son credo? Une production locale avec des créations conçues et imprimées en Belgique, du papier issu de forêts européennes sans PVC et des encres d’impression à l’eau.
Ce qu’elle adore? La multitude de techniques pour exprimer son art. Ses collections s’animent de créations réalisées à partir de dessins, de peintures et de gravures avec lesquelles elle aime remuer les codes classiques en y ajoutant une touche de modernité. Ses couleurs de prédilection? Le vert ‘Riviera’ et le rose ‘Nude’. La couleur joue un rôle essentiel dans son travail. “La manière dont j’assemble mes coloris se fait de manière intuitive. C’est d’ailleurs souvent par les couleurs que je crée le fil conducteur de mes collections”, conclut-elle.
Valérie Jolly
Valérie Jolly est Française et vit en Belgique. Elle a été formée à Londres, à la prestigieuse School of Art du Central Saint Martins. Son dada? Le papier de soie! “C’est un matériau humble aux vertus incroyables et multiples”, intervient-elle. Avec magie et poésie, elle réalise des empreintes d’objets ou de formes abstraites avec du papier et de la colle blanche qu’elle démoule ensuite délicatement comme une deuxième peau à l’aide d’un scalpel. Enfin, elle referme minutieusement la peau bord à bord. Son procédé lui permet non seulement de capturer à l’identique tous les détails de l’objet, mais aussi d’une certaine manière la place de celui-ci dans l’espace à un moment donné.
Blanches, légères et translucides, ses délicates créations prennent l’apparence d’objets communs du quotidien. Mais également celle de sculptures lumineuses abstraites, à la frontière entre art et design. L’humilité du matériau ne l’empêche pas de réaliser des projets monumentaux. “Lorsque j’habitais à Londres, j’ai créé l’empreinte en papier de l’arrière d’un bus à impériale ou encore de la stèle d’une statue derrière Trafalgar Square. Parmi mes projets les plus fous? Je rêverais de mouler un char d’assaut contemporain!”
Jesse Willems
L’artiste anversois Jesse Willems a débuté sa carrière, il y a une douzaine d’années, comme photographe. Il s’est ensuite dirigé vers le collage. À l’origine de cette reconversion? Une histoire familiale. “J’ai commencé mes collages dans le grenier de mon arrière-grand-père. Il avait une énorme collection de magazines National Geographic que j’ai commencé à découper et à coller. À cette époque, j’avais atteint mes limites en tant que photographe, je voulais faire autre chose”.
“Aujourd’hui, je photographie davantage en fonction de mes collages”, explique Jesse. Le silence est très présent dans son œuvre. Ses collages présentent un ingénieux dosage entre les formes rondes et les formes anguleuses, entre le masculin et le féminin. Le papier qu’il emploie est usé par le temps. “J’utilise du papier provenant de vieilles archives des années 50 et 60 qui a déjà eu une vie. Cette patine a une âme”, dit-il. Au printemps 2022, il exposera ses dernières œuvres à Berchem. Un artiste à suivre…
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